Spectacle vivant : the show must go on ?
Reports, annulations, fermetures temporaires. Le spectacle vivant constitue une autre filière culturelle massivement touchée par la crise sanitaire. Théâtre, danse, cirque, arts de la rue nécessitent un public en présentiel dans des espaces confinés, intimes… qui ne pouvaient s’adapter aux règles sécuritaires du confinement.
Peu appétent au numérique, le spectacle vivant s’est moins ouvert que les autres esthétiques (cinéma, musique, patrimoine, livre) aux technologies ces dernières années. Les usages les plus fréquents dans ce secteur consistent la plupart du temps en l’utilisation des techniques numériques en scénographie ou en communication. Rares sont les artistes qui ont investi les nouvelles formes de narration qui questionnent les usages actuels des nouveaux publics. Les formes de diffusion en ligne quant à elles, sont limitées à quelques chaînes de télévision, Arte notamment grâce à son e-media Culture et pop et sa rubrique Arts de la scène, mais aucun modèle économique ne s’est construit en dehors des salles et des festivals, contrairement à d’autres esthétiques comme le cinéma, la photographie, ou la musique.
Au moment de la crise sanitaire, le monde du théâtre s’est embrasé. L’effondrement d’un système, les angoisses liées à l’avenir des professions théâtrales, les actions volontaristes des salles de diffusion parisiennes vers un maintien des contacts avec leurs spectateurs ont amené les metteurs en scène à interroger cette frénésie de diffusion en ligne des lieux de diffusion qui répondaient à l’appel du Ministère et de leurs tutelles. Il en a résulté un débat qui a mis en confrontation les partisans d’un maintien de la relation aux publics en ligne, et les réfractaires au tout numérique appelant à profiter d’une pause pour donner le temps à la réflexion (cf blog du Monde Diplomatique). Faiblement et très discrètement (à la dernière page de La Lettre du Spectacle n°469 ter, après les offres d’emploi et les petites annonces) le débat a pu être retracé en un article “spectacle et numérique”, qui montre le scepticisme du secteur et la confrontation entre les théâtres qui veulent garder un lien avec leurs publics, et les metteurs en scène, comme Julien Fisera qui dénoncent “la pression du libéralisme et l’injonction de la Machine-Théâtre” ou encore Thibaud Croisy qui constate “l’incapacité du théâtre à faire le vide”. À l’instar de ses pairs français, un metteur en scène suisse, Mathieu Bertholet a posté un coup de gueule en ligne sur le site de la Radio télévision Suisse qui a fortement impacté le milieu du théâtre.
Pourtant, c’est bien la relation au(x) public(s) qui est au cœur de la préoccupation artistique des artistes du spectacle vivant. Certes, le modèle économique traditionnel de cette filière repose entièrement sur le présentiel, l’éphémère, la contingence de la rencontre. Aux salles confinées dédiées (chapiteaux de cirque, plateaux de théâtre), de nouveaux mouvements avaient prôné la reconquête de la rue (il y a 50 ans), ou du domicile privé, ou encore de l’entreprise, mais il n’avait presque pas été imaginé de conquête des nouveaux publics en ligne. Aller chercher les publics là où ils se trouvent, quelles que soient les formes et les contraintes, n’est-ce pas une nécessité artistique et sociale ? Donner du sens, des clés de lecture, amener des questionnements, au milieu d’une offre surabondante sur le web sont sans doute les grands enjeux auxquels devront répondre les artistes du spectacle vivant. Il ne s’agit pas d’opposer sociologie de la consommation et sociologie de la réception des biens culturels, ni sociologie des médias et sociologie de la culture, ni de s’arrêter de réfléchir en plein débat manichéiste et moralisateur. L’art évolue avec les besoins de la société. Les réflexions des va-et-vient entre réel et virtuel ne font que commencer, et il faudra sans nul doute y contribuer, comme le pressentait la chroniqueuse culture, Mathilde Serrell dans sa chronique du 11 mars sur France Culture et Delphine Neimon dans le webmagazine The ARTchemists qui espère que “cette fenêtre digitale ne se referme pas”.
Sous la pression de l’émotion collective, les actes artistiques ont fleuri sur la toile. Divers et inégaux, ils sont sans doute le démarrage de nouvelles pratiques artistiques, de nouvelles compétences, de nouveaux modes de relation. On constate des différences marquées entre esthétiques : le cirque semble aux arrêts, le théâtre se divise, tandis que la danse se donne à voir beaucoup plus facilement que d’habitude. Et pourtant le besoin est là ; il suffit de constater l’audience des posts de citoyens lambdas sur les réseaux sociaux comme la famille Barassou, des girondins de Villenave d’Ornon qui ont fait de leur confinement un acte artistique familial national avec un passage sur France 2, France Bleu (et autres médias) et international avec des millions de vues en ligne. Les professionnels doivent s’emparer de ces nouvelles scènes sociales et professionnelles et fort heureusement, pendant le confinement, on a aussi pu voir depuis chez soi les projets de quelques pionniers qui se sont appropriés le numérique depuis longtemps. La Nouvelle-Aquitaine a la chance de compter sur ses territoires quelques artistes de renom qui inventent et gardent comme fil conducteur commun la création qui doit être un acte de recherche fondamentale.
Vivants ? paysages contrastés d’une création confinée
Confinés à la maison, les artistes ont dû s’adapter à une situation “temporaire” au démarrage. Certains ont profité de la “pause”, pour faire du travail de fond, un travail préparatoire au calme, temps précieux devenu trop rare aujourd’hui du fait des plannings de production et de l’exigence de la “Machine Théâtre” citée par Julien Fisera. Lectures, écriture, approfondissement de techniques, réflexions nouvelles ou encore pratique physique pour les danseurs et les circassiens sont autant de possibilités de réorganisation. Il faut également compter sur notre chère administration française pour occuper savamment les artistes au remplissage de dossiers tous azimuts (intermittence, gestion des équipes, reports, annulations, demandes de subventions exceptionnelles, négociation reports de résidences, appels à projets…), mais cela a aussi été l’occasion de lancer de nouveaux travaux artistiques, de nouvelles propositions aux publics. Les formats se sont développés très rapidement sur la toile, des lectures confinées aux visionnages gratuits, des propositions numériques simples accessibles en ligne.
Au milieu de ce brouhaha de débat et de propositions aux Français confinés, nous avons choisi de convier 3 artistes de Nouvelle -Aquitaine œuvrant de longue date sur des projets artistiques incluant du numérique pour qu’ils nous expliquent leur situation personnelle et professionnelle, leur lien au monde numérique et voir si cela a été une ressource pour eux dans ces temps troublés.
Témoignage de Pierre Redon
Pierre Redon, artiste multimédia et dirigeant du studio Les Sœurs Grées à Faux-la-Montagne en Creuse, expose les effets du confinement sur son travail artistique. Il revient sur la manière dont il appréhende le numérique dans son travail et comment il l’utilise au quotidien.
Le studio multimédia Les Sœurs Grées joue le rôle d’un laboratoire de recherche et de création œuvrant au développement et à la promotion de projets transdisciplinaires.
Découvrez la série documentaire « 9 » dirigée par l’artiste Pierre Redon. La plateforme numérique est un témoignage vidéo d’une série de rencontres en Nouvelle-Aquitaine autour du son et du soin entre 2018 et 2020.
Témoignage de Kristian Frédric
Kristian Frédric, metteur en scène de la Cie Lézards Qui Bougent de Bayonne, présente les effets du confinement sur l’avancé de ses projets d’opéras et de pièces de théâtre. Il présente également de nouveaux projets nés du confinement.
Implantée à Bayonne, la compagnie Lézards Qui Bougent développe depuis 1989 des propositions d’écriture théâtrale contemporaine sur des activités de créations, d’actions culturelles, de formations et de festivals.
Découvrez à travers des capsules vidéos, mises en ligne tous les mercredis et samedis, des auteurs. Poésie, textes, extraits de pièces de théâtre… Kristian Frédric vous fera partager chaque semaine ces lectures en direct.
Témoignage du Collectif Or Normes
Christelle Derré et Manon Picard, membres du Collectif Or Normes de Poitiers, présentent leurs méthodes de travail durant le confinement ainsi que l’impact de la crise sur leurs projets de création en cours de développement.
Le collectif Or Normes propose depuis 2011 des œuvres transmédia à retrouver sur scène, sur le web et sur les écrans. Des œuvres qui se déploient et se reçoivent sur différents supports, physiques ou numériques.
En dehors de ces trois compagnies néo-aquitaines qui ont un rapport privilégié avec le monde du numérique, les autres compagnies artistiques ont également produit de nouveaux formats pendant cette crise sanitaire. Et c’est surtout le domaine de la danse qui a été force de proposition, lequel avait déjà développé des actions danse et numérique très intéressantes comme la plateforme Numeridanse, ou encore la très belle programmation en réalité virtuelle de la Biennale de la Danse de Lyon Lyon Dance VR. Bien que l’exercice de création chorégraphique sans danseurs semble encore très délicat et qu’il semble difficile de se réinventer collectivement dans ce contexte comme le montrent les témoignages de chorégraphes recueillis dans Le Monde dans son article “Chorégraphes attendent danseurs désespérément”, de nombreux cadavres exquis dansés ont vu le jour sur la toile. Prenant acte de la mondialisation sanitaire, des créations internationales confinées sont nées. La crise mondiale a été l’occasion pour le chorégraphe et danseur brésilien Juliano Nunes de proposer son “Mandy challenge” via un hashtag sur les réseaux sociaux, dans lequel il demande aux danseurs du monde entier de reproduire un mouvement de danse à deux, de se filmer et de poster la vidéo sur les réseaux sociaux. La pause sur les plateaux n’exclue pas une pause de la danse. Le danseur doit trouver des solutions quotidiennes à son entraînement physique, et des formats de training du danseur professionnel ont également inondé la toile, de Saint Pétersbourg, par les danseurs du ballet du théâtre Mikhailovsky, aux élèves du Conservatoire de La Rochelle mettant à disposition une phase collective de travail à la maison, ou des artistes chorégraphiques qui prennent acte individuellement en postant des vidéos d’échauffement personnel à la maison (Charlotte Nopal au Pays basque, Nathalie Bastien, à Bordeaux)
Médiation et éducation artistique et culturelle
Le confinement est l’occasion de s’approprier les œuvres créées avant la crise sanitaire. Danseurs amateurs ou professionnels, vous pouvez découvrir le travail de la chorégraphe internationale Anna Teresa de Keersmaeker qui propose de s’approprier d’une façon originale son œuvre Rosas danst Rosas en la pratiquant et en la ré interprétant de manière libre. Elle a développé pour ce faire un projet en 2013 The FABULEUS Rosas Remix Project (Danser en temps de confinement) qui prend la forme d’un tutoriel autour de la célèbre scène des chaises et qui a été proposé à nouveau aux internautes dès le début du confinement. Inconditionnels du théâtre, vous pouvez approfondir votre connaissance des œuvres théâtrales grâce aux ressources mises en ligne par le Réseau Canopé et le site theatre-contemporain.net. Vous y découvrirez également des activités pédagogiques permettant la découverte d’œuvres théâtrales en classe et la comparaison de mises en scène de référence par des extraits vidéo.
Au-delà des œuvres comme support de pédagogie, vous pouvez également bénéficier des compétences des artistes pour développer votre propre créativité à la maison ; pour les chanteurs vous trouverez des méthodes grâce aux vidéos mises en ligne sur la chaîne Youtube de l’Opéra de Limoges dans son opération “Si on chantait ?!”, et pour les danseurs, vous pourrez découvrir une multitude de cours de danse en ligne, avec notamment le professeur du ballet de l’Opéra de Paris Andrey Klemm, ancien danseur du Théâtre du Bolchoï de Moscou. Andrey Klemm a publié plusieurs ouvrages et vidéos livrant les bases techniques d’une classe de danse classique, à tous les amateurs de ballet. Depuis le début du confinement, il met en ligne sur Instagram et Youtube une série de vidéos de cours réalisés notamment avec la danseuse étoile Amandine Albisson. Dans son article « Pendant le confinement, dansez avec les étoiles« , Le Figaro donne également de nombreuses pistes de danseurs confirmés et confinés donnant des cours sur internet : l’occasion de bénéficier de professeurs exceptionnels. Enfin, pour les apprentis circassiens, la compagnie néo-aquitaine Choc Trio met également à disposition des vidéos sur l’art du jonglage sur Youtube.
Diffusion confinée et déconfinée : l’effondrement d’un système ?
La diffusion des œuvres du spectacle vivant a été stoppée nette par les mesures de précaution. En salle ou en extérieur, le spectacle vivant se fonde sur le principe du regroupement des spectateurs, sur l’expérience partagée d’un collectif, sur la transmission d’émotions à un groupe éphémère et fragile. Les groupes invisibles ou la masse des téléspectateurs ou des internautes n’ont jamais fonctionné. Les retransmissions de théâtre à la télé ont toujours fait débat, tant en termes de réception que de qualité audiovisuelle. Le confinement a amené son lot de diffusion directes par tous les acteurs, artistes, salles, producteurs. Les festivals semblent totalement aux arrêts sans solution pour 2020 et pariant sur le retour au monde d’avant en 2021 pour de nouvelles éditions avec reprogrammations pour les artistes et avoirs pour les spectateurs.
C’est par l’angle de l’urgence du soutien psychologique aux parents en détresse que de nombreuses compagnies jeune public ont investi la toile en diffusant des œuvres intégrales. Volant au secours des parents confinés surbookés, à l’instar de la Comédie Française qui propose des visionnages des pièces déjà diffusées, comme la Petite sirène ou bien des podcasts racontant les aventures de Tintin avec des comédiens et des musiciens de l’orchestre national de France. Les compagnies de Nouvelle-Aquitaine ont rapidement réagi au confinement : c’est le cas de la compagnie limougeaude du Dagor avec sa conférence spectacle “Nos amis les livres” livrée en intégralité, et de la compagnie bordelaise du Réfectoire avec ses lectures aux enfants des Saisons de Rosemarie qui pose un acte militant pour continuer de transmettre sa passion du jeune public sur ses réseaux sociaux. Toujours sur les réseaux sociaux, l’Orchestre de Paris et le conteur limousin Pierre Deschamps présentent un extrait du conte « L’Enfant d’éléphant« , d’après « Les Histoires comme ça » de Rudyard Kipling. Le musicien Pascal Peroteau propose quant à lui sur son site un mini concert destiné aux enfants de 3 à 7 ans, 10 min pour se laisser conter des histoires en chanson. Au plus près de leurs publics, les compagnies s’investissent sur le web, sans intermédiaire comme par exemple la compagnie de danse poitevine Adéquate, qui livre ainsi sa création 2019, Les Royaumes sur Viméo , ou la très célèbre compagnie Le cirque du Soleil, qui vient de mettre en ligne sa plateforme Cirque connect. On peut aussi profiter de découvrir les créations transmédia des élèves de l’Académie de l’Union, avec leurs monologues sur Youtube, mêlant théâtre, arts visuels, création sonore.
Ce sont évidemment surtout les grandes salles parisiennes qui ont fortement investi le sujet d’une diffusion différente, exceptionnelle, donnant le la aux autres salles de Province. Très rapidement, et à l’invitation du Ministère de la Culture, elles ont mis en place de grands projets comme l’Opéra national de Paris qui a pris la décision de rendre accessibles certaines de ses productions emblématiques dans leur intégralité. Des retransmissions également disponibles depuis leurs réseaux sociaux en partenariat avec France Télévisions et Culturebox. Puis ont suivi les très réputés Théâtre de l’Odéon, avec son opération Théâtre et canapé, Théâtre National de Chaillot avec sa collection de vidéos entre portraits, captations et témoignages, Théâtre de la Ville avec ses consultations poétiques au téléphone et Théâtre de la Colline avec le journal d’un confinement de Wajdi Mouawad et son opération #aucreuxdel’oreille. Dans ce contexte, des salles de Nouvelle-Aquitaine se sont également mobilisées : la scène nationale du sud aquitain à Bayonne a produit une programmation de confinement, la Comédie Poitou-Charentes soutient sur son site des initiatives de metteurs en scènes ou de comédiens, l’Opéra de Limoges nous livre une captation de la très belle création jeune public De cendre et d’or, et la Manufacture, centre de développement chorégraphique à Bordeaux, propose un ambitieux programme Danse on air regroupant des tutos, des podcasts, des cours…
On peut aussi noter l’action particulière du producteur régional de Nouvelle-Aquitaine l’OARA, qui met à disposition sur sa page facebook des captations des œuvres coproduites les années précédentes.
Enfin, acteurs majeurs de la diffusion, les festivals vivent des heures très sombres, avec des annulations en cascade, et des missions de sauvetage administratives et financières qui les accaparent totalement. Recherche de subventions, bras de fer avec le ministère, négociations serrées avec les assureurs, les festivals sont le nez dans le guidon de la crise 2020. À l’instar du festival d’Avignon qui a tenu bon le plus longtemps possible pour le maintien jusqu’à abdiquer tout récemment et à opter pour des contenus en ligne (“Retrouvez le Festival en ligne ! des contenus numériques photos et vidéos – replay, extraits, conférences de presse, débats, ateliers de la pensée, reportages”), les festivals de spectacle vivant, contrairement à quelques festivals de musiques actuelles, ne sont pas dans la projection de nouvelles formes de diffusion. Les festivals de Nouvelle-Aquitaine n’échappent pas à la règle, et seuls certains sont encore en train d’espérer un maintien (Fest’art à Libourne, Festival des arts, Check-in Party à Guéret, Lézart Vert, Danses – Musique et voix du monde de Felletin, festivals de théâtre de Sarlat ou de Bellac…). On peut noter toutefois l’initiative du festival des Francophonies en Limousin avec son opération “de vrais gens de vrais comédiens un vrai public” en une de son site internet, qui offre à son public des lectures confinées par la Compagnie Méthylène. Avec l’arrêt des festivals, et notamment celui d’Avignon, l’impact pour toute la chaîne du spectacle vivant, et notamment les compagnies est très lourd. Des dizaines compagnies de Nouvelle-Aquitaine présentent leur travail à Avignon et dans d’autres festivals, aux diffuseurs qui les programment ensuite. Il est encore trop tôt pour chiffrer l’ampleur des répercussions de la fermeture des lieux de diffusion sur le secteur, mais on imagine déjà que ce sera difficile à compenser.
À l’heure où s’annonce le déconfinement pour les scolaires à partir du 11 mai, le secteur du spectacle vivant ne bénéficiera pas des mêmes perspectives. L’Allemagne envisagerait même 18 mois de fermetures des salles de spectacles, et le secteur commence à craindre l’après confinement. Et si le monde ne revenait pas comme avant, alors même que les politiques parlaient d’un confinement temporaire ? Pour les ERP comme pour les festivals de rue, comment mettre en place de façon pérenne de nouvelles “normes” d’hygiène et de sécurité, séquelles potentiellement persistantes du Covid-19 ? Certains acteurs comme les Centres nationaux des arts de la rue et de l’espace public en sont très conscients et publient une lettre ouverte sur ce potentiel effondrement et la nécessaire reconstruction. Le numérique ne semble pour le moment qu’un moyen détourné et provisoire pour certains de maintenir un contact oeuvres-spectateurs mais trop rarement une option de création et de diffusion. Pourtant de belles réalisations transmedia avec des évolutions techniques telles que la réalité virtuelle peuvent apporter aussi des réponses à ce secteur en souffrance.