Dans les pas des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle en Nouvelle-Aquitaine
Le pèlerinage de Compostelle, qui se développe à l’époque romane, est l’un des trois plus importants de la chrétienté. Actuellement, il attire chaque année des centaines de milliers de pèlerins et de randonneurs sur ses chemins. L’exposition présente l’histoire et la légende de saint Jacques, l’essor du pèlerinage compostellan, ainsi que de nombreux éléments du patrimoine qui jalonnent le parcours des « cheminants » en Nouvelle-Aquitaine, terre de convergence des quatre principaux chemins français actuels.
Une exposition réalisée en 2016 par la Région Nouvelle-Aquitaine, en partenariat avec l’ACIR (Agence de Coopération Interrégionale et Réseau « Chemins de Saint-Jacques de Compostelle »).
Le patrimoine jacquaire…
Depuis le Moyen Âge, des monuments ont été construits le long des chemins qui mènent à Saint-Jacques-de-Compostelle afin de satisfaire les besoins spirituels et matériels des pèlerins. Des ponts, des portes, des hôpitaux, des abbayes et des églises de pèlerinage jalonnent ainsi les multiples itinéraires empruntés par les voyageurs. Des objets, des reliques, des représentations de saint Jacques et de pèlerins témoignent également du culte de saint Jacques. Tous ces éléments constituent le patrimoine jacquaire, qui englobe aussi les dévotions, traditions et témoignages transmis par des générations de pèlerins depuis des siècles.
… reconnu par l’UNESCO
En 1998, l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture) inscrit sur la Liste du patrimoine mondial les « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France ». À ce titre ont été inscrits des monuments qui illustrent la pratique du pèlerinage, constituée de dévotions, de sanctuaires, de routes et de lieux d’accueil, et qui symbolisent le rôle essentiel de cette route de pèlerinage dans les échanges et le développement religieux et culturel, notamment au cours du Moyen Âge.
Au total, 71 édifices et 7 sections de sentier sont inscrits. Cette inscription fait suite à celle de la « Vieille Ville de Saint-Jacques-de-Compostelle » en 1985, puis des « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne » en 1993.
26 monuments et une section de chemin en Nouvelle-Aquitaine
En Nouvelle-Aquitaine, 26 monuments et une section de chemin figurent sur cette Liste au titre des « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France ».
L’histoire et la légende de saint Jacques
Jacques le Majeur, fils de Zébédée, est l’un des douze apôtres de Jésus-Christ. Il est mort en martyr en 44, exécuté par Hérode, roi de Judée. Alors qu’aucune source, dans les premiers siècles de notre ère, ne mentionne sa présence en Espagne, on lui attribue, à partir du 7e siècle, l’évangélisation de l’Espagne.
Vers 820-830 est découvert à Compostelle un tombeau que l’Église désigne comme celui de saint Jacques. Cette découverte prend une importance capitale dans le contexte de l’Espagne aux mains des musulmans depuis le 8e siècle. Saint Jacques devient alors le symbole de la reconquête de l’Espagne (la Reconquista) par les rois chrétiens.
C’est alors que la légende de la Translation de son corps apparaît : après sa mort, ses disciples embarquent son corps sur un bateau de pierre, sans voile ni gouvernail, et abordent miraculeusement les côtes d’Espagne. Après de nombreuses péripéties, ils parviennent à l’inhumer dans un lieu qui deviendra Saint-Jacques-de-Compostelle, en Galice.
Le pèlerinage à Compostelle
Le pèlerinage à Compostelle se développe à partir de la fin du 11e siècle. Une cathédrale est construite sur le prétendu tombeau du saint. Pour le vénérer, les pèlerins, princes ou paysans, se rendent en Galice à pied, à cheval ou en bateau. Ils effectuent le voyage par dévotion, en rompant avec leurs biens matériels, pour accomplir une quête spirituelle, assurer leur salut ou expier une faute. Sur le chemin, le pèlerin se recueille dans des sanctuaires ou devant des reliques, affronte différents dangers et cherche l’hospitalité. Coiffé d’un large chapeau, il est habillé d’une tunique et d’un surcot, remplacé plus tard par une grande cape qui prend le nom de pèlerine. Il porte un bourdon, bâton du pèlerin, la besace contenant ses quelques vivres et la calebasse, sorte de gourde faite à partir d’une courge évidée. La coquille, ramassée sur les côtes de Galice, devient le symbole des pèlerins de Saint-Jacques.
Les Chemins de Saint-Jacques connaissent aujourd’hui un succès sans précédent et attirent chaque année des centaines de milliers de « cheminants » – des pèlerins, mais aussi par des randonneurs sans but religieux –, d’une centaine de nationalités, dans les pas des pèlerins d’autrefois.