Centenaire Bernard Manciet
Pour marquer le Centenaire de sa naissance, plusieurs collectivités territoriales et acteurs culturels de Nouvelle-Aquitaine proposent un programme de rendez-vous particulièrement riche tout au long de la saison 2023-2024.
La Région Nouvelle-Aquitaine, vous propose de retrouver l’ensemble des initiatives liées à ce centenaire sur cette page dédiée à l’auteur landais. Celle-ci sera mise à jour régulièrement durant toute la période de célébration.
Retour sur le lancement du Centenaire
Biographie
Né à Sabres (Landes) le 27 septembre 1923, Bernard Manciet, après des études secondaires à Bordeaux, prépare une licence de lettres classiques à la Sorbonne, puis le diplôme de Sciences politiques (section diplomatie) qu’il obtient en 1947. Nommé dans l’administration française d’occupation en Allemagne, il fréquente, à Ludwigshafen, la jeune génération intellectuelle et artistique franco-allemande.
Revenu dans les Landes en 1955, il se marie et devient directeur d’une scierie à Commensacq jusqu’en 1965. Parallèlement, il participe activement au mouvement occitan. Il est un temps secrétaire général de l’Institut d’Etudes Occitanes (1958-1960), avant de rompre avec l’IEO en 1965, lui reprochant une dérive nationaliste. A partir de là, son existence se confond avec son œuvre littéraire. Il meurt le 2 juin 2005 à Mont-de-Marsan.
Œuvre littéraire
B. Manciet adresse ses premiers poèmes, brefs et primesautiers, à la revue paloise Reclams de Biarn et Gascougne (1945) ; il figure en 1946 dans l’anthologie de la Jeune poésie occitane. En Allemagne, il publie, à petit tirage, des Odes, amples poèmes d’un lyrisme tendant à l’épopée, puis à son retour le recueil Accidents, parcouru d’un souffle rimbaldien. Cette œuvre fait sensation, comme en 1964 son roman Lo gojat de noveme (Le jeune homme de novembre). Celui-ci sera complété par deux autres volets en 1976 : La Pluja (La pluie) et Lo Camin de terra (Le chemin de terre).
En 1969, paraissent dans la revue Oc les premiers extraits de son œuvre majeure L’Enterrament a Sabres (L’Enterrement à Sabres), immense Requiem de la Lande dont l’intégrale ne paraîtra qu’en 1989 : elle figure depuis 2010 dans la prestigieuse collection Poésie-Gallimard. Entre-temps, B. Manciet se fait connaître d’un public plus large par des ouvrages en français dont Le Triangle des Landes (1981) et Le Golfe de Gascogne (1987- édition complétée en 2008).
A partir de 1985 et jusqu’en 2004, il participe à des concerts avec le jazzman Bernard Lubat où sa poésie se déploie dans toute sa puissance orale. En 1996, la comédienne Hermine Karagheuz met en scène L’Enterrement à Sabres avec l’auteur présent sur scène. Dès 1987, il collabore avec le metteur en scène Gilbert Tiberghien pour une longue série de spectacles dont une trilogie inspirée de la mythologie (Iphigénie, Orphée, Ulysse), mais située dans un cadre contemporain : Iphigénie n’est pas en Tauride, mais devant la gare Saint-Jean, à Bordeaux.
En 1996, les éditions Jorn réunissent une centaine de ses sonnets qui livrent le plus intime sous la forme la plus contrainte. Les éditions de Claude Rouquet publient une vingtaine de ses recueils poétiques et, l’année de sa mort, deux volumes de nouvelles Jardins perdus ; puis, à titre posthume, L’Eau mate (2007). De leur côté, les éditions Reclams pblient en 2005 le texte occitan des nouvelles (Casaus perduts), et une épopée mystique Lo Brèc (La Blanche nef).
Restent inédits une épopée en français, La Tentation de Saint-Antoine, de nombreuses odes et une monumentale étude sur l’œuvre de Bossuet.
Guy Latry, professeur honoraire d’occitan à l’Université Bordeaux-Montaigne.